Rappelons que la loi de
modernisation de notre système de santé introduit la possibilité, pour les
médecins généralistes et spécialistes, de prescrire une activité physique aux
personnes souffrant d’une affection de longue durée (ALD). En Nouvelle-Aquitaine,
l’ARS a heureusement enlevé cette limite et ouvert le PEPS à tous les patients dont
les médecins pensent que l’activité physique représente une prescription non médicamenteuse
pertinente, ALD ou pas.
Un premier état des lieux a permis de mettre en évidence sur les
12 départements une prise en charge inégale pour les patients d’un territoire à
l’autre.
Il en résulte que le développement du PEPS va se faire
progressivement en commençant par les départements où il existe déjà des
parcours organisés et en le généralisant petit à petit. Il n’est bien sûr pas
question de rayer l’existant pour proposer autre chose mais au contraire de
s’appuyer sur l’existant pour généraliser petit à petit un parcours et des
outils communs.
Le PEPS est un parcours de prise en charge en activité physique
sur prescription médicale. Le médecin prescrit, au travers d’un modèle une
activité physique, en précisant son type, son intensité, ses limites…
Le patient sera alors pris en charge dans une structure soit
classique, soit offrant des prises en charge spécifiques adaptées à des
pathologies plus invalidantes, en allant jusqu’aux « programmes passerelle »
capable de remettre les patients les plus lourds en mouvement.
Le parcours PEPS, piloté par chaque département, propose :
pour les médecins :
- un coordonnateur départemental sera à même de rencontrer
physiquement ou téléphoniquement le patient pour lui proposer la structure
d’activité physique la plus compatible avec ses attentes et ses disponibilités
- un modèle de certificat et des outils d’aide à la prescription
dans le but de rester simple et de limiter le plus possible le risque médico-légal
pour le praticien.
Pour les patients :
- à terme une prise en charge plus homogène sur toute la région et
un impact positif sur le développement et le traitement des maladies chroniques
- pour les patients les plus éloignés de l’activité physique, des
programmes passerelles pour les remettre en condition physique et/ou
motivationnelle.
En pratique chaque médecin recevra un Kit comprenant un
ordonnancier de prescription, une affiche pour sa salle d’attente et un guide
de prescription.
Le déploiement se fera progressivement, dès maintenant pour les
départements où les coordonnateurs existent déjà. Ils en assureront la
distribution et présenteront le programme aux praticiens.
Les confrères qui voudraient recevoir plus tôt les documents
peuvent en faire la demande à leur DD ARS et retrouver sur notre site le détail
de ces outils.
En pratique, cette prescription demande du temps, un examen
clinique, l’analyse des antécédents, la possible prescription d’examens complémentaires
et ou d’avis spécialisés.
ELLE DOIT DONC FAIRE L’OBJET D’UNE CONSULTATION MEDICALE DEDIEE et
non se rajouter à une consultation classique.
L’ARS va rencontrer l’assurance maladie afin que cette
consultation dédiée de prescription non médicamenteuse soit bien remboursable
au tarif conventionnel pour qu’elle ne puisse en aucun cas être considérée comme
la simple remise d’un certificat médical tel que celui de non contre-indication
à l’activité physique, lui, non remboursable.
Il faudra aussi rappeler aux patients que l’activité physique
prescrite n’est pas remboursable par la sécurité sociale, ALD ou pas.
Pour se faire, les complémentaires de santé ne manqueront pas de
faire leur marketing là-dessus et de très vite proposer une aide ! ou plus tard
une obligation ?
Dr Jean-Luc DELABANT