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   Accueil / Journaux / Juin 2020 #12 / Deuxième volet de l’étude médico-économique sur la chirurgie ambulatoire

Deuxième volet de l’étude médico-économique sur la chirurgie ambulatoire


Etude réalisée en 2018 pour les Urps Médecins par Frédéric BIZARD, Economiste de la Santé


En 2016-2017, une première étude avait porté sur des actes réalisés déjà très majoritairement en ambulatoire. (cholécystectomie ou chirurgie des varices par exemple).

Sur le plan médical, l’étude avait montré une amélioration de la qualité des soins, et sur le plan financier en moyenne 500€d’économies par acte, bénéficiant d’abord aux établissements et aux complémentaires, et secondairement à la sécurité sociale lorsqu’elle adapte les tarifs de remboursement GHS (Groupe Homogène de Séjour) à la baisse de coût des soins. Mais aucun avantage pour les praticiens, aux honoraires inchangés.


Qu’en est-il pour des actes plus lourd ?


Pour le savoir, Frédéric BIZARD a mené une deuxième étude portant sur des actes dont la part d’ambulatoire est encore faible mais en progression (hernie discale, thyroïdectomie par exemple).

L’impact médico-économique de ces actes réalisés en ambulatoire a été comparé aux mêmes actes réalisés avec une hospitalisation

de un à deux jours. Depuis 2014, la prise en charge sécurité sociale sur ces GHS est identique dans les deux cas.

Sur le plan médical, pour ces actes plus lourds, les résultats de l’ambulatoire ne sont jamais inférieurs même plutôt améliorés, comme le montrait la première étude pour des actes plus simples.

Sur le plan comptable, il n’y a pas de report sur les soins de ville. L’établissement réalise en moyenne 20 % d’économie, économie nettement plus marquée dans le privé que dans le public du fait d’une adaptation plus rapide de la structure aux conditions de l’ambulatoire.

Cette adaptation nécessite des investissements massifs, en matière de locaux, de formation, d’innovation technologique. Le financement pourrait en être assuré par les économies réalisées. Mais les pouvoirs publics ont tendance à aligner chaque année les tarifs GHS aux coûts de production de soins : la baisse des tarifs de remboursement rognant l’économie réalisée, les établissements sont donc à la peine pour financer leur transformation. Trop pressés d’engranger les économies permises par l’ambulatoire, les pouvoirs publics en arrivent ainsi à freiner son développement.

C’est particulièrement le cas pour les hôpitaux publics dont les taux d’ambulatoire sont de 50% pour les CH et de 37% pour les CHU contre 64% pour les cliniques.

Un autre levier de développement serait de redistribuer une partie des économies générées aux équipes soignantes. Mais les professionnels qui prescrivent et réalisent l’ambulatoire restent les laissés-pour-compte du système, ce qui n’est pas incitatif.

Pour toutes ces raisons, il paraît difficile d’atteindre les 70% souhaités par le gouvernement en 2022.


M. Frédéric BIZARD
Dr Xavier GOUYOU-BEAUCHAMP

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