Le décret de 2011, en créant les commissions de subdivision des stages d’internes, a permis aux spécialistes libéraux de mettre un pied dans la porte, en instituant la présence de l’URPS ML NA et des représentants de l’hospitalisation privée à la commission de choix des stages.
En 2015, seulement 1 % des internes réalisaient un stage en « établissement de santé privé lucratif » (chirurgie, anesthésie, radiologie, cardiologie). Bien sûr très insuffisant !
Notre volonté est maintenant d’élargir aux spécialités « cliniques », et de « normaliser » l’existence de stages en médecine libérale dans le cursus des internes de spécialités.
La conjoncture paraît
favorable :
·
Augmentation croissante du nombre d’internes (+100% en 10
ans) qui conduit l’Université à rechercher des terrains de stages
·
Diminution
des capacités pédagogiques liées à cet afflux au CHU
· Soutien de l’ARS, consciente du fait que les internes stagiaires en zones sous denses s’y installent plus facilement
·
La nouvelle mouture du DES (Diplôme D’Etudes Spécialisées)
qui ouvre l’accès aux stages libéraux surtout dans la phase de consolidation
(après la thèse, 4e année).
Les spécialistes libéraux peuvent donc envisager d’accueillir des internes de leur spécialité en stage, en déposant un dossier de demande d’agrément, en accord avec le coordinateur du DES.
Mais à l’instar des
médecins généralistes, une formation pédagogique préalable est requise par
l’Université, permettant d’obtenir le label de Maître de Stage Universitaire (MSU), et donnant ainsi droit à rémunération.
Actuellement, certains
médecins ont pu réaliser cette formation grâce à leur organisme de formation
de spécialité, ou par le Collège National des Généralistes Enseignants (CNGE).
Mais ce recours reste marginal, limité à quelques spécialités, et n’a pas
toujours l’aval de l’université, ces formations ne permettant alors pas de
recevoir des internes...
L’URPS ML NA a donc
choisi de travailler en collaboration avec l’Université de Bordeaux pour
construire une formation à la Maîtrise de Stage Universitaire, destinée plutôt
(pour l’instant) aux médecins de spécialités dites ambulatoires (ou cliniques).
Cette formation permettra aux médecins de déposer des dossiers d’agrément de
stage dans leur cabinet, en ayant au préalable rencontré le coordinateur du
DES de la spécialité, et le représentant des internes, afin de convenir du
projet pédagogique notamment et vérifier le besoin de terrain de stage.
Cette formation a pour vocation à être
proposée dans d’autres universités, Limoges et Poitiers notamment.
Les obstacles subsistent
cependant encore, et les mentalités doivent évoluer.
Et, à prendre en compte,
l’appréhension probable que ressentiront certains de nos confrères à s’engager
dans l’accueil d’un interne, par crainte d’une surcharge de travail.
Cependant, le témoignage
de nos collègues accueillant déjà des internes montre qu’il s’agit d’une
expérience enrichissante, cet investissement est vital pour l’avenir de la
médecine spécialisée libérale.
La première réunion de formation aura lieu le 31 janvier à l’URPS, et se déroulera sur deux jours, mais d’autres dates seront fixées en fonction de la demande. Elle donne droit à une indemnité compensatrice prise en charge par l’URPS.
Les dossiers d’agrément pourront ensuite être déposés, après entente avec votre coordonnateur de DES, et/ou du représentant des internes de la spécialité, afin notamment de se mettre d’accord sur les besoins et sur le projet pédagogique.
L’URPS ML NA pourra vous aider dans ces démarches.
Nous pouvons raisonnablement espérer qu’à terme, la présence d’internes de spécialités en stages de médecine libérale soit « normale » et pleinement intégrée dans les cursus de formation de toutes les spécialités.
Dr Frédéric CORDET