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   Accueil / Journaux / Juillet 2019 #9 / Moustique tigre

Moustique tigre


Comme de nombreuses espèces de moustiques coexistent, on peut parfois les confondre.

Petits indices pour bien reconnaître le moustique tigre :

Il est tout petit ! (environ 5 mm, soit plus petit qu’une pièce de 1 centime, ailes et trompe comprises !),

Il a des rayures noires et blanches (pas de jaune), sur le corps et les pattes,

Il vit et pique le jour (ce n’est pas lui qui vous empêche de dormir !)

Sa piqûre est douloureuse,

La femelle vit environ 30 à 40 jours, et pique pendant toute sa vie pour pondre entre 75 et 100 oeufs tous les 4 jours.

Vous l’avez reconnu ? Signalez-le !

80 % des gites larvaires du moustique tigre sont dans le domaine privé : dans nos jardins, terrasse, balcons !

Les femelles moustique tigre privilégient de petites quantités d’eau pour pondre leurs oeufs (l’équivalent d’un bouchon d’eau peut leur suffire!). Les oeufs se développent dans toutes sortes de récipientset réservoirs artificiels où l’eau peut stagner : vases, pots etcoupelles, récupérateurs d’eau, fûts, bidons, bondes, rigoles, regardspluviaux, gouttières, terrasses sur plots, ou même dans des objetslaissés dans le jardin (jeux d’enfants, pneus, matériels de travaux).Aucun des pièges à moustique des plus chers aux moins chers n’a, àce jour, fait l’objet d’une recommandation des pouvoirs publics pourune efficacité certaine. Ils ne peuvent être qu’une aide. Les insecticides utilisés régulièrement représentent une toxicité certaine en particulier pour les enfants et les femmes enceintes.

La femelle ne s’éloigne jamais à plus de 100 mètres de son lieu de naissance pour piquer. L’expansion sur notre territoire se fait par le voyage des oeufs sur leur support de ponte. Secs, ils peuvent survivre des années avant de donner naissance aux larves dès qu’ils retrouvent de l’eau. Il n’y a donc pour ce moustique, contrairement aux autres, aucun intérêt à procéder à une démoustication sévère à grande échelle sur les grandes étendues d’eau, lacs, marais, etc. C’est le comportement vertueux de chacun de nous qui pourra en freiner le développement. Les démoustications sévères sur les larves et les adultes de moustique tigre seront réservées aux micro territoires où des cas d’arboviroses seront suspectés ou avérés (le plus souvent ce seront des lieux où se retrouvent des voyageurs contaminés, de retour en Métropole) sur des zones où Aédès albopictus est présent.

La dengue, le chikungunya et le Zika se transmettent d’homme à homme principalement par l’intermédiaire de moustiques du genre Aedes. Lors d’une piqûre, le moustique prélève le virus sur une personne virémique.

Après un délai d’incubation chez le moustique de l’ordre de quelques jours et à l’occasion d’une autre piqûre, le moustique peut transmettre le virus à une personne saine. Pour les 3 maladies surveillées, la période de virémie débute 2 jours avant l’apparition des symptômes et se termine 7 jours après.

En amont, il faudra conseiller à tout patient qui part en voyage dans des zones où sévissent ces maladies (renseignement sur mesvaccins.net par exemple) de se protéger au maximum en :

portant des vêtements couvrants et amples et en les imprégnant d’insecticide pour tissus,

appliquant, sur la peau découverte, des produits anti-moustiques,

dormant sous une moustiquaire imprégnée d’insecticide pour tissus,

utilisant aussi des insecticides à l’intérieur (diffuseurs électriques) et à l’extérieur (tortillons fumigènes),

créant un courant d’air à l’aide d’un ventilateur pour éloigner les moustiques,

branchant la climatisation si cela est possible.


Pour tout patient de retour d’une région endémique :

être vigilant pendant 10 jours après leur retour et leur demander de consulter en cas d’éruption cutanée avec ou sans fièvre, de douleurs articulaires, de douleurs musculaires, de maux de tête ou de conjonctivite,

leur demander à leur retour, même sans symptôme et par principe de précaution, de tout faire pour ne pas se faire piquer par un moustique, au cas où infecté, il pourrait devenir vecteur et contaminer son entourage.

Bilan 2018 des arboviroses en France et en Nouvelle-Aquitaine :

En France : 818 signalements dans 42 départements dont 353 cas confirmés importés (16 chikungunya, 334 dengue, 10 Zika et 1 Flavivirus) et 8 cas autochtones.


En Nouvelle-Aquitaine : 56 signalements dont 36 importés (42 en Gironde) 16 confirmés : tous des cas de dengue (11 en gironde) En Nouvelle-Aquitaine, une surveillance du moustique tigre est mise en place chaque année du 1er mai au 30 novembre conformément au plan d’anti-dissémination de la dengue, du chikungunya et du Zika.

Au-delà de la surveillance entomologique (surveillance des populations de moustiques), le dispositif prévoit une surveillance épidémiologique (surveillance des cas humains), basée sur un système de déclaration obligatoire à l’Agence régionale de santé (ARS) des cas suspects de la dengue, du chikungunya et du Zika par les médecins ou les biologistes. Les professionnels de santé des départements en niveau 1 où le moustique tigre est implanté peuvent télécharger la fiche de signalementet de renseignements cliniques - Cas suspect dechikungunya ou de dengue ou de Zika. Cette fiche, à compléter par le médecin prescripteur et le laboratoire préleveur, est à joindre aux prélèvements envoyés aux laboratoires réalisant les diagnostics et à envoyer sans délai à l’ARS Nouvelle-Aquitaine :

Plateforme régionale de veille et d’urgences sanitaires : 05 67 76 70 12 ou ars33-alerte@ars.sante.fr

Il s’en suivra la mise en place d’une Lutte Anti Vectorielle (LAV) sur le micro territoire dans un délai de 24h autour du lieu de vie de la personne suspecte. La LAV est organisée par l’ARS, elle ne s’arrêtera avant son terme qu’en cas d’infirmation des tests biologiques.

Le moustique tigre en France et en Nouvelle-Aquitaine

Niveau de classement « albopictus » des départements de France métropolitaine Départements - Année 2018 GCS - VSS1 - Dr L. Peyrebrune.

Critères de confirmation des Arboviroses :

CHIKUNGUNYA :

Fièvre >38,5°C d’apparition brutale et douleurs articulaires invalidantes et confirmation biologique IgM positive ou PCR positive ou séroconversion.

DENGUE :

Fièvre >38,5°C de début brutal et au moins un signe algique (Myalgies +- arthralgies +- céphalées +- lombalgies +- douleur rétro-orbitaire) et au moins un critère biologique: RT-PCR ou test NS 1 ou IgM positifs ou séroconversion ou multiplication x4 des IgG sur deux prélèvements distants.

ZIKA :

Fièvre modérée, éruption cutanée (exanthème), conjonctivites, douleurs musculaires et articulaires. RT-PCR zika positive ou sérologie positive IgM anti-zika ou séroconversion ou multiplication x4 du titre des IgG spécifiques


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