L’alcool est dangereux pendant la grossesse à tous les stades, il s’agit même du plus dangereux des produits (1 naissance sur 100 est concernée) car il n’est pas filtré au niveau du placenta et son élimination est lente Il n’y a pas aucune dose minimum sans risque.

Le risque dépend de la mère (matériel enzymatique des femmes) et de l’enfant (génétique) et il n’est pas le même suivant le stade de la grossesse.

Au premier trimestre le risque de SAF (Syndrome d’Alcoolisation Foetale) est important avec dysmorphie faciale, malformations congénitales et surtout retard mental), ensuite vient le risque de TSAF (Trouble du Spectre de l’Alcoolisation Fœtale) avec des troubles de l’acquisition, de la mémoire, de l’attention et des troubles comportementaux. C’est la cause la plus fréquente de retard mental sans cause génétique.

Une femme sur 10 reconnaît avoir consommé de l’alcool pendant sa grossesse mais seulement 60% des médecins interrogent les patientes.

Le Professeur Philippe Castera, addictologue, nous montre l’intérêt d’une formation des professionnels concernés et informe de la création d’un site avec 4 modules simples de formation en ligne : addictutos.com

Il est important de faire un repérage pré-conceptionnel des femmes consommatrices :

·     personne à risque car en difficulté psychosociale

·     alcoolisme familial

·     autres addictions

·     antécédents personnels

·     Volume Globulaire Moyen élevé, fer sérique bas

Il faut poser la question de l’alcool sans stigmatiser la patiente : « à quand remonte votre dernière consommation d’alcool ? Que pouvez-vous me dire sur vos habitudes de consommation d’alcool ? ».

En vertu du principe de précaution, il est recommandé aux femmes enceintes de s’abstenir de toute consommation d’alcool pendant la durée de la grossesse.

Dr Florence BOURGUIGNON