Proposé en 2019, le service d’accès aux soins (SAS) a pour objectif de mieux orienter la population dans le système de soins et d’éviter des déplacements inutiles aux urgences.

Dans le prolongement de ce qui existe déjà avec les Centres 15, ce nouveau service devait permettre à toute personne, 24 heures sur 24, au téléphone ou par voie dématérialisée, de rentrer en contact, à distance, avec un médecin qui lui fournirait un conseil, une téléconsultation ou une orientation adaptée, libérale ou hospitalière, selon son état : consultation de soins non-programmée, permanence des soins ou service d’urgences.

Prévu pour être fonctionnel à l’été 2020, le SAS devait proposer sur son site une carte où chacun pouvait chercher les structures disponibles à proximité de son domicile, que ce soit un cabinet médical, une pharmacie de garde, un service d’urgences... Il devait même être possible d’obtenir une estimation du temps d’attente pour les urgences. Sans acter la création d’un numéro unique pour les urgences et la permanence des soins afin de remplacer les numéros existants (15, 18, 112, 116-117), le SAS devait avancer dans cette direction. La question d’un numéro unique cristallise les oppositions. Une discussion est  ouverte entre médecins libéraux, professionnels hospitaliers et pompiers. Aujourd’hui, le Centre 15 réceptionne l’ensemble des appels médicaux et se trouve surchargé par des appels qui ne sont pas de l’ordre des urgences. Il faudrait, peut-être, que la population puisse identifier la réponse libérale, dans le cadre de la permanence des soins. Le 17 pour un cambriolage, le 18 pour un incendie, un numéro spécifique pour les urgences médicales, un autre pour la permanence des soins. 

Après un temps de respiration pendant la période du confinement - seuls les patients le nécessitant se déplaçaient ou étaient transportés aux urgences, l’activité était fluide et enfin les personnels médicaux et paramédicaux pouvaient faire leur travail avec une bien moindre pression et de manière sécurisée - le débordement des services d’urgence a repris de plus belle depuis la fin du confinement. Il est temps de modifier ce domaine d’activité de notre système de santé en redonnant à chacun sa juste place dans la prise en charge des patients et en les orientant vers le lieu le plus adapté à leur état, le jour, la nuit, les dimanches et les jours fériés.

Il est temps que tout passage aux urgences soit régulé en amont. Nous avons le devoir et la nécessité de retrouver du bon sens en cette affaire.

Nous devons sortir des querelles de chapelle pour enfin mettre en place un système efficace, performant, en adéquation avec les besoins connus et exprimés, autant par les professionnels de santé que les tutelles ou les patients.

Le SAS sera bientôt en place. Des expérimentations territoriales vont être lancées au début de l’année 2021.

Dr Nicolas Brugère