Aujourd’hui
la France compte 1,5 million de personnes âgées de 85 ans et plus. A l’horizon 2050, les personnes
âgées seront 4,8 millions. Parmi l’ensemble des mesures prises suite à la «
Concertation Grand Age » lancée par la Ministre de la santé, Agnès Buzyn,
figure la promotion de la bientraitance en renforçant la prévention et en
développant la lutte contre toutes les formes de maltraitance.
En 2017, une personne
âgée sur dix a été victime de maltraitance dans son environnement. Il s’agit
d’un problème qui risque de s’accroître compte tenu du vieillissement rapide de
la population.
La maltraitance est
une violence se caractérisant par « tout acte ou omission commis par une personne
s’il porte atteinte à la vie, à l’intégrité corporelle ou psychique, ou à la liberté
d’une autre personne ou compromet gravement le développement de sa personnalité
et/ou à sa sécurité financière » Conseil de l’Europe - 1987
La maltraitance des
personnes âgées peut prendre différentes formes :
• Les maltraitances
psychologiques : elles se traduisent par une dévalorisation de la personne, des
insultes, des menaces, une culpabilisation, des humiliations, du harcèlement…
• Les maltraitances
physiques : coups, mais aussi dans le cas de personnes âgées en perte
d’autonomie, des soins brutaux, des contentions non justifiées…
• Les maltraitances
financières : vols, procurations abusives, escroqueries…
• Les maltraitances
médicales : un excès ou une privation de médicaments, une privation de soins,
une douleur non prise en charge, des abus de sédatifs…
• Les maltraitances
civiques : limitation des contacts avec l’extérieur, mise sous tutelle
abusive…
• Les maltraitances
par inadvertance : ce sont des négligences passives sans intention
de nuire. Elles
surviennent principalement par manque d’information ou de connaissance, de
formation, par épuisement... Les auteurs de ces négligences sont maltraitants sans
le vouloir et le savoir.
• Les maltraitances
intentionnelles : ce sont des négligences actives avec intention de nuire. Des
moyens existent pour signaler des actes de maltraitance et pour prévenir les
situations de maltraitance qui interviennent souvent dans des situations
critiques d’épuisement des proches ou des professionnels.
Les conduites à
tenir :
• Prendre en
considération la parole de la personne vulnérable et son ressenti pour être
attentif à toute forme d’expression de souffrance
• Ne pas rester isolé
en tant que professionnel dans une telle situation et mutualiser la réflexion
dans un cadre professionnel
• Associer la personne
âgée à toute action engagée : la dimension éthique dans cette action de lutte
contre la maltraitance demeure essentielle.
Obligations légales
:
Il est inscrit dans le
Code Pénal que tous les actes de maltraitance prouvés ou présumés doivent faire
l’objet d’un signalement au Procureur de la République.
En fonction de
l’urgence et de la gravité de la situation, il existe plusieurs solutions :
• Appeler le 39 77,
la plate-forme nationale d’écoute contre la maltraitance gérée par ALMA,
l’Association Allo Maltraitance des personnes âgées et ou des personnes handicapées,
qui dispose de centres d’écoute
• En cas d’urgence,
la situation de maltraitance doit être signalée au Procureur et aux
services de Police ou de Gendarmerie
• En maison de
retraite ou établissement : contacter l’ARS et le conseil départementalqui ont une
mission de contrôle
• Lorsque la
personne est sous tutelle ou curatelle, la maltraitance peut être signaléeà son tuteur ou son curateur qui pourraaccompagner la personne dans
ses démarchesou la représenter. Si la maltraitanceest le fait
du tuteur ou du curateur, lesignalement doit se faire auprès des juges des
tutelles ou au Procureur de laRépublique
Sources : CNSA
Dr Dany GUERIN - Karine
FONTAINE-GAVINO