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   Accueil / Journaux / Juillet 2019 #9 / La prise en charge en gynécologie : une nouvelle donne ?

La prise en charge en gynécologie : une nouvelle donne ?


Une enquête par questionnaire auprès des gynécologues et des généralistes de Nouvelle-Aquitaine, réalisée en 2017, avait pour objectif d’évaluer les différents modes d’exercice de la gynécologie de ces 2 professions. Les résultats obtenus sont donnés à titre informatif car le nombre de répondants n’est pas représentatif des gynécologues et généralistes de la région. Par exemple, il ressort de cette enquête qu’en matière de rendez-vous, 54% des gynécologues ont des délais de rendez-vous entre 1 et 3 mois mais 18% ont des délais de plus de 3 mois. En cas d urgence, 47% des gynécologues donnent un rendez-vous en moins de 48h et les autres en moins de 24h. 75% des gynécologues dédient des créneaux horaires spécifiques pour les urgences.

Dans cette étude, 95% des généralistes déclarent avoir une activité en gynécologie. 14% d’entre eux font état d’une formation spécifique universitaire en gynécologie. La contraception figure au premier rang pour 90%, la ménopause 71%, le dépistage 67% et le suivi de grossesse 45%. Les généralistes déclarent avoir des difficultés à joindre un gynécologue en cas de besoin mais 62% déclarent n’avoir besoin que rarement d’un avis gynécologique.

Les réponses à cette enquête ainsi que la diminution du nombre de gynécologues médicaux ont soulevé des questions sur l’accès au soin en gynécologie et les difficultés des pratiques de collaboration. L’offre de soins plurielle en gynécologie, plus ou moins bien identifiée, vient questionner d’une part le rôle de chacun des acteurs (gynécologues médicaux – gynéco-obstétriciens – généralistes - sage femmes) mais aussi, d’autre part, celui des coopérations interprofessionnelles autour de la prise en charge gynécologique.

En effet, à l’heure où se met en place le Dépistage Organisé du Cancer du Col de l’Utérus (DO CCU, on peut noter qu’en Nouvelle-Aquitaine, l’essentiel des frottis est réalisé par les gynécologues médicaux et obstétriciens (cf carte 2) et les actes de gynécologie technique (pose ou retrait de stérilet, pose ou retrait d’implant contraceptif) (cf carte 1) ne sont réalisés que dans un tiers des cas par les autres professionnels de santé ce qui souligne de façon criante la nécessité de voir évoluer la prise en charge.





Un deuxième volet d’étude, cette fois qualitatif, a été mis en place, à partir d’entretiens individuels et collectifs auprès des 4 catégories d’acteurs précédemment cités issus des différents territoires de la Nouvelle- Aquitaine. Cela a permis de faire émerger les regards de chaque catégorie d’acteur sur la prise en charge gynécologique avec leurs spécificités et leurs rôles respectifs. À partir de là, l’étude a montré l’ampleur des transformations qui traversent actuellement la gynécologie et la crainte de nombre de professionnels de santé rencontrés vis-à-vis d’une possible dégradation du suivi gynécologique des femmes.

La gynécologie voit aujourd’hui se confronter deux visions: l’une attachée à l’approche globale et au suivi des femmes au long cours, l’autre plus segmentée, plus technique, partagée entre les différents acteurs qui devront pour cela redéfinir leur champ d’intervention respectif en fonction de leurs compétences.

Une telle redéfinition nécessite une organisation repensée de manière concertée entre les acteurs pour permettre une continuité dans la prise en charge.

L’ensemble de l’étude est consultable sur le site de l’URPS : www.urpsml-na.org

Dr Florence BOURGUIGNON - Dr Sandrine BRUGERE    


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