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Billets d’humeur sur le covid19


Billet d'humeur du Dr Olivier Jourdain, Président de la Conférence Régionale ces CME de l’Hospitalisation Privée Nouvelle Aquitaine

En établissement, le besoin urgent de médicalisation de la gouvernance redonné une place plus large aux CME et a ainsi renforcé la cohérence dans l’action.

La situation de crise a toutefois montré les limites de nos circuits décisionnels en terme de coopérations. Ceux-ci ont été souvent, et heureusement, doublés par la concertation directe des professionnels de terrain. Si la reconnaissance publique s’est traduite par un soutien économique clair des établissements de santé en général, force est de remarquer que la médecine libérale, et en particulier en établissement, n’a obtenu aucune garantie. Cet oubli pourrait, en cas de reprise de l’épidémie, entraîner le risque d’un désengagement des praticiens. De plus pour les médecins exerçant en zone démographique fragile et proches de la retraite, des départs anticipés sont à craindre. Alors que toute autosatisfaction serait indécente au vu des risques encore en suspens, nous ne pourrons éluder un certain

nombre de questions :

• Par exemple, la HAS est-elle vraiment indépendante quand elle édite des recommandations manifestement sous l’influence des pénuries en cours (masques, tests, sérologies,...) ?

• Les administratifs en charge de la coordination opérationnelle ont été sans aucun doute actifs et motivés. Mais ont-ils la formation et l’expérience suffisante dans ce domaine difficile qu’est la gestion de crise ?

• A l’échelon régional, la CRSA (Conférence Régionale de la Santé et de l’Autonomie), démocratie sanitaire jamais consultée, s’interroge.

Agissons afin que cette réflexion commence. Sans cela, l’engagement des soignants pourrait être un trompe-l’œil masquant les carences d’un système à bout de souffle.


Billet d'humeur du Dr Xavier GOUYOU-BEAUCHAMPS, Chirurgien orthopédique à Bergerac

Pour les chirurgiens libéraux du bergeracois il a fallu appliquer le plan blanc : limiter les activités à l’urgence… ce qui laissait du temps libre ! Ils se sont impliqués dans la CPTS locale, qui pour l’ensemble des soignants a eu un rôle fédérateur extraordinaire. Elle a été force de proposition pour maintenir l’offre de soins face à ce nouveau virus. Elle a fait merveille pour susciter des initiatives locales et pallier les pénuries de matériel : trouver des masques, et faire fabriquer la SHA (Solution Hydro-Alcoolique) par une usine locale qui a alimenté tout le département, y compris l’hôpital public. L’assurance-maladie a été remarquablement efficace : simplification de la téléconsultation avec tiers payant intégral, arrêts de travail pour garde d’enfants… beaucoup d’innovations en quelques jours !

Et l’échelon départemental de l’ARS ? La pénurie de matériel ne lui est bien sûr pas imputable. Mais la pénurie de démocratie l’est pleinement. Manifestement il considère la CPTS comme un OSNI, Objet Soignant Non Identifié : On ne lui parle pas, on ne l’aide pas, on torpille ses initiatives... Ceci n’a pas empêché la CPTS de faire tranquillement pourquoi elle a été créée : organiser la réponse à un besoin en santé sur un territoire selon une approche de responsabilité populationnelle.

Or pour cette population, le besoin urgent est maintenant la prise en charge des pathologies non covid. Ce qui implique la reprise de l’activité de chirurgie réglée et la fin du plan blanc. S’il n’a fallu que 24 heures pour y rentrer il faut visiblement des semaines pour en sortir !


L'union Régionale des Médecins Libéraux

  • > représente les médecins libéraux dans les instances
  • > organise l'offre de soin sur les territoires
  • > développe des innovations en santé