Je souhaite rester informé
   Accueil / Journaux / Juillet 2019 #9 / Billet d’humeur : Les médecins libéraux : nouvelles vaches à lait

Billet d’humeur : Les médecins libéraux : nouvelles vaches à lait


Des pseudos « start-up » en mal de business model sont de plus en plus nombreuses à nous solliciter au téléphone pour prendre rendez-vous et nous présenter un moyen très sûr et très facile pour gagner beaucoup d’argent et améliorer la santé de nos concitoyens...

En effet, de la BPCO à la fibrillation auriculaire en passant par les apnées du sommeil et autres pathologies, nous ne les détectons pas assez, pas assez tôt, nous ne sommes pas assez systématiques dans nos recherches !

Bien sûr, nous pourrions tous faire mieux mais la méthode proposée pour nous améliorer est pour le moins originale, et à y réfléchir, plus enrichissante pour ces sociétés que pour la qualité de nos soins !

La méthode est toujours la même : « prenez un abonnement sous forme d’un contrat de location pour un appareil couplé à un logiciel qui vous permettra de réaliser et d’interpréter ou de faire interpréter des examens complémentaires (ECG, EFR, polygraphie etc..) ». On insiste lourdement pour vous dire que la cotation CCAM de ces actes peut être appliquée par des spécialistes en médecine générale et que vous allez vite générer un gros chiffre d’affaires susceptible, non seulement de rembourser le coût de la location, mais d’aller bien au-delà !

On oublie de vous dire que souvent une formation validante est nécessaire pour appliquer ces cotations ! On oublie de vous dire que, à juste titre, la CPAM avec son outil statistique pourrait se demander ce qui justifie un tel volume de prescriptions de tels actes chez un généraliste ?

Au début, on trouvera quelques patients pour lesquels la prescription est médicalement justifiée mais une fois ces premiers patients passés, il sera difficile de justifier des prescriptions redondantes sauf pour continuer à financer la location !

Car ces contrats sont bien ficelés et nombre de confrères se plaignent de ne pouvoir les résilier avant quatre ans au mieux et de se heurter à un service juridique puissant. Encore pire, on pourrait craindre que les caisses demandent au titre d’indus, le remboursement des actes dont la prescription ne leur paraît pas médicalement justifiée.

Alors, mes chers confrères, il faut rester prudent et ne pas laisser des commerciaux malins et sans scrupule, dont certains mêmes se font passer pour des médecins ou envoyés par des médecins, jouer de notre fatigue et de notre empathie !

Restons fermes et fermons-leur notre porte ! Préférons les outils validés par la profession ou par votre URPS.

Jean-Luc DELABANT    


L'union Régionale des Médecins Libéraux

  • > représente les médecins libéraux dans les instances
  • > organise l'offre de soin sur les territoires
  • > développe des innovations en santé