Décision autoritaire de la CNAM sur la baisse des tarifs d’actes médicaux, suppression de l’abattement pour les médecins en secteur 1, volonté de s’attaquer au secteur 2, mise sous objectifs des médecins, atteintes à la liberté de prescription et à l’indépendance professionnelle … tout en laissant reposer sur le médecin la responsabilité clinique et les risques d’investissements.
À cela, il faut ajouter la mise sous tutelle étatique des cabinets et maisons médicales ainsi que des CPTS tout juste émergentes avec une labellisation France-Santé. Que dire enfin des propos diffamatoires inscrits dans des communications officielles et textes réglementaires : il est paradoxal d’être « rentier » en travaillant en moyenne 54 heures par semaine (Enquête DRESS de 2019 et enquête URPS Médecins Libéraux Grand-Est de 2023).

Ces orientations, justifiées officiellement par une dimension comptable, ne seront au mieux que des économies à court terme qui auront un coût exorbitant à moyen et long terme sur le système de santé. Toutes ces mesures sont délétères en termes d’attractivité à l’exercice : départs en retraite anticipés, retrait de projets d’installation, arrêt des investissements médicaux innovants, renforcement de la tendance chez les jeunes médecins à s’investir à mi-temps dans d’autres activités ou à s’exiler à l’étranger. Alors que tous se mobilisent depuis des années sur la priorité de renforcer l’accès à la prévention et aux soins, les grands perdants seront les patients … que nous sommes tous.
L’histoire nous a malheureusement maintes fois montré qu’il est toujours dangereux que le politique désigne des boucs émissaires. Sortons des logiques autoritaires ou des positions dogmatiques trop éloignées du terrain, de la clinique et des soins apportés aux patients.
L’URPS Médecins Libéraux Nouvelle-Aquitaine n’a pas cherché à communiquer dès le début des annonces de ces mesures, laissant avant tout leur rôle aux syndicats et aux collectifs de médecins. Si la mission de l’URPS est de toujours rester autour de la table pour défendre et représenter les 13.000 médecins libéraux de la région, nous nous devons aussi d’être aux côtés de nos consœurs et confrères pour dénoncer une situation qui va rompre la confiance et assurer la casse du système de santé.
Nous demandons au Gouvernement et aux Parlementaires de revenir sur leurs orientations pénalisantes et de respecter le cadre conventionnel :